Historique

Sentilogie d'un pauvre à Chabrière 1982 Pierre Jamet  (3).jpg

 

Parler d'un site d'escalade sans parler de sa genèse, cela aurait été un peu dommage. Après quelques recherches ont a retrouvé les premiers ouvreurs.

Voici un texte de Pierre Jamet racontant les premières ouvertures.

 

 

1981, Avec Nono Clerget nous rentrons du Verdon pour rejoindre Seyne les Alpes où je réside depuis peu. Sur la route de Digne, nous découvrons les clues de Chabrière qui attirent notre attention. Lors d’un second passage en ce lieu nous envisageons quelques lignes grimpables mais nous ne nous attardons pas.

 

C'est le 19 octobre 1981, à cours d’idée pour une séance à la journée, que je propose à Alain Conca de faire un tour vers Chabrières. 12 spits de 8 mm et 5 pitons en poche nous scrutons les falaises des clues mais rien ne nous inspire. Nous nous mettons en route vers le verdon et c’est en passant devant la paroi de Valbonette que l’envie nous prend d’aller jeter un œil. Nous ouvrirons ainsi le Jardin des proses perdues (7 a)* et surtout allons repérer d’autres lignes grimpables.

 

La même année suivrons Psycomiction (6 b / A1), sentilogie d’un pauvre (6 c) et Pank (1 pas 6 b)

 

En 1982 vont naître : Heiss (5 +), Sylielogie d’un pauvre (1 pas 6 a), L’angélus des infâmes (7 a), Pigale la blanche (6 c) et Oraison des cris oubliés (6 c / A0).

Suite à un léger défrichage de la falaise la petite équipe d’ouvreurs-explorateurs-élagueurs (Gérald Pistono, Gilles Tarento, Christian Péroché, Alain Conca, Jean-Jacques Genre, Chris-tian Groues et moi-même) se retrouve assignée en Justice par les services de l’ONF. Le petit malentendu sera rapidement dissipé avec cette administration avec qui nous trouverons un terrain d’entente. Il n’en ira pas de même avec ma hiérarchie qui me livrera un combat sans pitié, nos relations étant déjà fort tendues auparavant, jusqu’à m’expulser du département.

Avec l’accord du gestionnaire du site, nous poursuivrons nos activités alors que des jeunes Dignois s’associent à nous pour l’ouverture de voies.

 

En 1984, alors que j’ai été muté à Montgenèvre, je reviens finir quelques lignes comme le Sablier de la terreur (7 a), l’agonie des maléfices (6 b) et Croisière d’amour aux vents de la mort (5 +).

 

La succession est laissée à nos amis Dignois :Grolière et Raisi me semble t’il.

Il faut savoir qu’à cette époque la moitié des ouvertures a été faite du bas, à grands coups de tamponnoir et que nous payions les spits de notre poche, aussi il convenait d’économiser.

 

Petit lexique historique :

 

Le jardin des proses perdues avec Alain Conca  : Ouvert un peu comme un exutoire à toutes les belles paroles qui m’avaient été prodiguées pour me faire rentrer dans la Gendarmerie promettant un avenir Alpin et me mutant à Seyne les Alpes (Haut lieu de désœuvrement pour un grimpeur)

Psycomiction avec Gérald Pistono : Un final où la miction psychologique restait possible.

Sentilogie d’un pauvre avec Gilles Tarento et Christian Péroché : Etude des sentiments d’un pauvre (le pauvre étant moi-même : un errant de la Gendarmerie, mi clown bleu, mi clochard)

Heiss avec Gérald Pistono : Hommage à Nina Hagen, la cantatrice !

Sylvielogie d’un pauvre avec Christian Groues : Toujours ce même pauvre mais en phase de sédentarisation avec un certaine Sylvie (Encore mon épouse aujourd’hui…. con)

L’Angélus des infâmes avec Noël Clerget : La mutation proche d’un supérieur qui me voulait « pas trop de bien »

Pigale la blanche avec Noël Clerget et Laurent Audras : Une pensée à Bernard Lavillier.

Oraison des cris oubliés avec Gérald Pistono : La fin programmée de ma discorde gendarmique et hiérarchique. Plus jamet ça on dit certains !

Le sablier de la terreur avec Christian Groues : Encore un dernier ultimatum lancé à mon encontre par des chefs toujours récalcitrants à mes demandes. Une course au diplôme sinon rien……

L’agonie des maléfices avec Gérald Pistono : Festoyons dignement la fin annoncée des tracasseries policières.

Croisière d’amour aux vents de la mort avec Christian Groues : Après les turbulences d’un début de carrière hollywoodien, j’allais enfin trouver la sérénité avec cette belle couleur bleu.

Pank avec Gilles Tarento et Christian Peroché : Encore un titre de Nina Hagen

 

 

*Quasiment toutes ces voies ont été rééquipées. Elles ont parfois été modifiées, aussi les cotations ou les tracés peuvent être différents aujourd'hui. Les dessins des topos, dessous, sont de l'ouvreur et d'époque.